Depuis mars 2025, les deux Dispositifs d’Appui à la Coordination (DAC) de Seine-et-Marne ont engagé un partenariat inédit avec le SAMU 77, autour d’un objectif commun : améliorer la prise en charge des situations complexes qui ne trouvent pas toujours de réponse adaptée dans le cadre habituel de l’urgence médicale.
Les médecins régulateurs du SAMU sont en première ligne pour répondre à des appels très variés, allant du simple conseil médical à l’engagement de secours médicalisés. Mais de plus en plus fréquemment, ils sont confrontés à des appels émanant de personnes en grande difficulté sociale, isolées, vulnérables ou en rupture de parcours de soins. Dans ces cas-là, les solutions « classiques » atteignent leurs limites, laissant parfois à la fois les patients, les soignants… et le système de santé sans réponse réellement satisfaisante.
Une réponse coordonnée face à des appels récurrents ou inadaptés
C’est dans ce contexte qu’un travail de fond a été mené avec les équipes du SAMU pour définir des critères d’orientation vers les DAC, à destination des médecins régulateurs. L’objectif n’était pas de poser des critères stricts, mais bien d’ouvrir une porte : celle d’un appui possible, chaque fois qu’un médecin ressent qu’une situation dépasse le seul champ médical immédiat.
Quelques exemples concrets de situations identifiées :
- Une personne âgée, vivant seule, sans aidant, et en difficulté au quotidien.
- Un patient vulnérable, au discours confus, avec un parcours de soins chaotique.
- Une personne ayant appelé le SAMU plus de 100 fois en quelques mois : une évaluation à domicile pourrait-elle éclairer la situation ?
- Un senior relevé à plusieurs reprises par les sapeurs-pompiers après des chutes : et si l’enjeu n’était pas tant la chute que l’environnement de vie ?
Ces exemples, loin d’être exhaustifs, illustrent la réalité des appels au 15, souvent symptomatiques de situations complexes de vie plus que d’une urgence médicale.
Une quarantaine de situations déjà orientées
À ce jour, une quarantaine de situations ont été orientées vers les DAC via ce dispositif. Ces orientations ont abouti à des accompagnements directs par les équipes du DAC, mais aussi, dans de nombreux cas, à des réorientations vers des partenaires du territoire, identifiés comme plus adaptés aux besoins repérés lors de la régulation médicale. Le lien téléphonique entre le médecin du SAMU et la coordination du DAC permet d’étoffer la compréhension de la situation, et ainsi de proposer une réponse plus fine et mieux ciblée.
Un partenariat gagnant pour tous
Ce projet – baptisé DACAMU – offre des perspectives positives à plusieurs niveaux :
- Pour les patients, qui accèdent à un accompagnement structuré et souvent méconnu, loin du seul prisme de l’urgence.
- Pour les médecins régulateurs, qui disposent d’une ressource supplémentaire dans leur panel de réponses, leur permettant d’orienter autrement et d’anticiper plutôt que de subir.
- Pour le système de santé, enfin, car l’enjeu est aussi d’évaluer l’impact de cette coordination : les personnes accompagnées chutent-elles moins ? Ont-elles moins recours au SAMU après un suivi par le DAC ?
Ce rapprochement entre les DAC et le SAMU témoigne de la volonté partagée d’innover, d’agir ensemble, et de replacer les situations de vie au cœur des réponses du système de santé.